The following
story ends my series of articles on the salt adventure, started on August 12 (A
Second Look at Salt). See Blog Archive.
At the
northernmost tip of Colombia and South America, the Guajira peninsula juts into
the Caribbean Sea like a finger. This hot cactus-studded desert, which sees
very little rain, is populated by a tough but easygoing people—the Waiuu
Indians.
The Spanish conquistadors who reached
Colombia’s Guajira peninsula in the sixteenth century reported that those
Indians traded the salt they extracted from the sea for the gold produced by
tribes of the land’s interior. Just like the Moroccans of old, who traded their
own salt for sub-Saharan gold. Knowing the conquistadors’ obsession with the
precious metal, they probably ended that trade brutally upon discovering it.
However, at Manaure, a dusty village, the
Waiuu today are still producing salt. And as everywhere in the developing world
where I have watched salt manually produced, it’s hard work here too, though
much less so than in the Sahara and Ethiopia. It also brings the Waiuu little
money.
For a few generations the salt flats have also
been exploited industrially by a government company, which buys the Waiuu salt.
Manaure fills 65% of Colombia’s salt needs.
Thanks to a scorching sun, a dry and windy
climate, and natural lagoons, Manaure was always a perfect place for that
activity. Though some miners work there all year, most of them do so only
during the more productive three summer months.
The rest of the time the Waiuu fish or herd
goats. They live in mud houses as well as in flattened cactus huts. And they
sleep in hammocks, many of them beautifully woven by women and wide enough to accommodate
couples. As in many other parts of the developing world, the Waiuu spend much
time getting water from distant wells as well as firewood. At least they did so
between 1974 and 1987, when I visited them three times. Much has changed there
now.
************************
L’histoire qui suit conclut
ma série d’articles sur l’aventure du sel, commencée sur ce blog le 12 août (Le
sel revisité). Voir l’archive.
À l'extrémité nord de la
Colombie et de l'Amérique du Sud, la péninsule de la Guajira s'avance dans la
mer des Caraïbes comme un doigt. Ce désert torride couvert de cactus voit très
peu de pluie. Il est habité par les Indiens Waiuu, un peuple vaillant et désinvolte.
Les conquistadors espagnols qui arrivèrent
ici au XVIe siècle notèrent que les Indiens échangeaient le sel qu’ils
extrayaient de la mer pour l'or produit par les tribus de l'intérieur. Tout
comme les Marocains, qui autrefois échangeaient leur propre sel contre l’or subsaharien.
Connaissant l'obsession des conquistadors pour ce précieux métal, il est probable
qu’ils mirent très vite, à leur profit, une fin brutale à ce commerce.
Cependant, a Manaure, un village poussiéreux,
les Waiuu continuent aujourd’hui d produire du sel. Et comme partout dans le monde en développement où
j'ai observé la production manuelle du
sel, c'est ici aussi un travail dur et mal payé, quoiqu’à une échelle beaucoup moins
extrême qu’au Sahara et en Ethiopie.
Depuis quelques générations les salines sont
également exploitées industriellement par une société gouvernementale, qui de
plus achète le sel des Waiuu. Manaure remplit 65 % des besoins en sel de la Colombie.
Grâce à un soleil féroce, un climat sec et
venteux, et des lagunes naturelles, Manaure a toujours été l’endroit parfait
pour l’évaporation de l’eau de mer. Bien que certains mineurs y travaillent
toute l'année, la plupart d'entre eux ne le font que durant les plus productifs
trois mois d'été.
Le reste du temps les Waiuu pêchent ou se dédient
à leurs troupeaux de chèvres. Ils vivent dans des maisons de torchis ou des
huttes de cactus. Et ils dorment dans des hamacs, la plupart magnifiquement tissés par les femmes et suffisamment
larges pour accommoder des couples. Comme ailleurs dans le monde en développement,
les Waiuu perdent beaucoup de temps à se
pourvoir de l‘eau de puits lointains et de bois de chauffage. C’était ainsi du moins
entre les années 1974 et 1987, durant lesquelles je les ai visités trois fois.
Beaucoup de choses ont changé depuis.
Because of
the heat, Waiuu salt miners start working at dawn.
A cause de la chaleur le travail des mineurs de sel Waiuu
commence à l’aube
Barefoot in
the brine, even teenage girls take part in the hard labor.
Pieds nus dans la saumure, même les adolescentes prennent
part au dur labeur.
It took two
strong men to lift those more than 100-pound bags of salt on the backs of those
young girls, who will carry them to a truck.
Deux hommes furent
nécessaires pour charger ces sacs d’au moins cinquante kilos sur le dos de ces
deux jeunes filles. Elles les transporteront au camion de la compagnie qui achète
le sel des Waiuu.
Pour se protéger du soleil cette femme Waiuu a enduit son
visage d’une poudre noire extraite de racines. Elle fume sa cigarette avec le côté
allumé à l’intérieur de sa bouche.
The Waiuu
sleep in hammocks, alone and in pairs. They rest in them during the day’s hottest
hours.
Les Waiuu dorment dans des hamacs, seuls ou en couples. Ils
s’y reposent durant les heures les plus
chaudes de la journée.
Weaving a hammock
Tissant un hamac
Finishing some hammocks
Finissant des hamacs
Young girls on the way to the distant well
Jeunes filles en route vers le puits lointain
At the well
Au puits
Wayuu women
fill jars with drinking water near their drinking goats. The water hole was
excavated by the Colombian government to collect rain water during the short
rainy season.
Femmes Waiuu remplissant des jarres d’eau potable tandis
que leurs chèvres s’abreuvent. Le
gouvernement colombien creusa ce trou pour y recueillir l’eau de la courte
saison des pluies.
Back from the well
Retour du puits
Wayuu camp. Hammocks hanging in social area. Donkey under thorn tree.
Campement Waiuu. Hamacs dans la zone sociale. Ane sous l’arbre épineux.
Campement Waiuu. Hamacs dans la zone sociale. Ane sous l’arbre épineux.